Marché aux Lices : P1150016.JPGglaneurs contre les recycleurs

 

Signe des temps, à l'heure où les Rennais trinquent aux terrasses des cafés, le marché des lices devient le théâtre d'une guerre pas comme les autres. Entre recycleurs et glaneurs, on se bat pour un morceau de pavés rennais et récupérer nos "restes".

Tous les samedis matins, le marché des Lices est devenu un lieu de rendez-vous pour toutes les couches sociales. A 6 h du matin, les fêtards finissent leur soirée par une galette saucisse. A 9 h, les cheveux blancs font leurs emplettes et à 12 h, les bobosrennent le relais. Mais dès 13 heures, les glaneurs passent à l’action. Fouillant dans les étals, ils récupèrent les restes, légumes et autres fruits pour leur pain quotidien.

Dans des temps récents, la presse a fait souvent écho de ces pauvres de l’ombre qui fourmillent en « grappes vivantes » dans les allées des Lices. Triste spectacle d’un monde laissé à l’abandon par les nantis du système. Loin d’être en baisse, les « glaneurs » sont même de plus en plus nombreux aux Lices. « J’en vois de plus en plus, » confirme l’employée d’une fromagerie. « Ils entrent en action dès 13 heures. »

A l’heure de la crise, les « fouilleurs » des lices retrouvent désormais sur leur chemin les employés d’une société chargée de recycler les cartons et autres cageots des marchands. Aux dires de certains, la concurrence serait dure entre ces deux castes, les glaneurs et les recycleurs ». « Les premiers ne se battent pas pour récupérer les pommes dans un carton, » explique le patron de la fromagère. "Mais c’est tout comme…Ils n’ont parfois pas le temps de farfouiller ou n’osent pas tout simplement. De peur d’être montrés du doigt par les ouvriers de la société de recyclages »

Que faire ? Faut-il désormais organiser le passage des glaneurs et des recycleurs ? Faut-il encore demander aux commerçants de trier leurs déchets ? Au-delà ce conflit de voisinage d’un autre temps, on ne peut que déplorer encore une fois la bêtise d’une telle situation. Que c’est triste notre XXIe siècle…Se battre pour un kilo pomme de terre.

 

Retour à l'accueil