Vitrine présentant aux Archives les objets collectés au Mémorial de Rennes.
Vitrine présentant aux Archives les objets collectés au Mémorial de Rennes.

Lundi 2 novembre, dans la petite salle sinistre des Archives municipales, le club de la Presse de Rennes évoque les conséquences de l'attentat contre Charlie Hebdo avec deux pontes de la presse locale : Marcel Quiviger, directeur de la rédaction du Télégramme et Stéphane Vernay, directeur départemental d'Ouest-France. Ils reviennent sur le choix de leur une, sur le traitement de l'information. Intéressant..Mais convenons le, nous nous sommes sentis plutôt concernés par la présentation du travail de l'archiviste de la ville de Rennes, Marie Penlaé. "Le cabinet du maire nous avait demandé de conserver les traces du mémorial rennais, spontanément créé au pied de la mairie de Rennes quelques jours après l'attentat," se souvient-elle.

650 messages collectés et 100 stylos

Marie et ses équipes photographient et collectent les 650 messages, la centaine de stylos, la vingtaine d'objets et quelques photos. "Nous avons traité, numérisé et valorisé les documents." A Rennes, la démarche en surprend plus d'un. "Qu'allez-vous en faire ?" s'exclament les plus incrédules. Mais aux Archives municipales, la critique est repoussée vertement. Tout le monde veut aujourd'hui faire vivre cette mémoire, la valoriser et la communiquer. "Nous avons eu de nombreux échanges avec nos collègues de Boston qui ont vécu un même drame. Ils nous ont donné quelques pistes de travail."

En attendant la grande expo, Maëlle Bazin, sémiologue à l'institut français de la presse, étudie les documents rennais, toulousains, parisiens et stéphanois. " Il y a eu une réelle circulation du slogan Je suis Charlie qui a été parfois détourné (Je suis un Flic), colorié et approprié par les français. La preuve en est : plus de trois millions de tweets l'ont repris durant les heures et les jours qui ont suivi l'attentat contre l'hebdomadaire."

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